Histoire du Château

Au milieu du village, au sein d'un parc aux arbres centenaires,le Donjon, pièce maîtresse du château de Menetou-Couture dresse son imposante silhouette à plus de 30 mètres au-dessus du Val d'Aubois. Construit vers 1460 par Philippe et Jean de Villaines, il a été peu remanié et demeure un rare spécimen d'habitation seigneuriale militaire du XVe siècle. Il a conservé une remarquable charpente en forme de nef de bateau et des cheminées monumentales pures.

HISTOIRE ET STATISTIQUE MONUMENTALE DU DEPARTEMENT DU CHER
par BUHOT DE KERSERS

CHATEAU

 

On prétend que le château primitif de Menetou était à une trentaine de mètres au nord-est du donjon actuel, le colombier en marquerait l'emplacement; aucun vestige ne permet de vérifier cette assertion.
La tour actuelle et ses annexes doivent remonter à 1460. Ses rapports de style avec Maubranches et Lisle-sur-Arnon ne permettent aucun doute sur sa date.
 

DONJON

DESCRIPTION - La tour de Menetou est un donjon proprement dit, c'est-à-dire isolé au milieu d'une enceinte fortifiée, qui lui sert de première défense.

Elle est rectangulaire, longue de 16 mètres, large de 11; ses murs sont épais de 1m50, et légèrement renforcés au bas par un talus peu élevé, qui probablement, plongeait naguère dans des fossés particuliers. Une saillie carrée sur la face occidentale est occupée par l'escalier; une autre saillie moins forte sur la face opposée contenait des cabinets. Ces pierres sont décorées, au-dehors, d'arcades aiguës aveugles, soustendues de nervures trilobées, ornementation que nous rencontrions à Maubranches, à Issertieux, à Lisle-sur-Arnon. C'est un simulacre simplifié des arquettes réellement ouvertes et soustendues de nervures en clairevoie que nous trouvons aux châteaux de Mehun et de Meillant. C'est bien toujours l'application de la même loi qui répercute en les imitant et les affaiblissant les procédés admis par les oeuvres primordiales.
 

Ces chevrons, dont chacun fait ferme et n'a pas moins de 13m50 à 14 mètres de long, constituent une superbe charpente. Des entraits retroussés ou secondaires relient la partie supérieure des chevrons. Les extrémités du toit sont abattues en croupes. Les caves sont de petites dimensions. L'une, dans le sens de la longueur du bâtiment, est voûtée d'un berceau aigu, mais très surbaissé; l'autre, perpendiculaire à la première, a un berceau plus resserré; leurs soupiraux percent l'énorme épaisseur des murs, mais sans caractère

défensif. Les divers étages ont d'énormes cheminées placées aux extrémités du bâtiment.
De vastes fenêtres l'éclairent, mais elles ont dû être agrandies depuis l'origine; le troisième étage a conservé ses ouvertures plus petites et anciennes. On montre un placard à double fond pratiqué dans l'épaisseur de la saillie de la face orientale, au haut du mur: on lui attribue une origine très fantastique en l'appelant tombeau du chevalier. Ce devait être la place réservée au trésor, sous une double porte.
L'entrée du donjon était une porte peu élevée donnant sur l'escalier et qui a été refaite. Le noyau de l'escalier à vis a une base prismatique: au-dessus est une chambre de guet qu'éclaire une fenêtre carrée ornée au dehors de pilastres latéraux, de clochetons et pinacles fleuronnés.

Par ses dispositions bien saisissables et sa bonne conservation, la tour de Menetou- Couture est un très intéressant spécimen des demeures fortifiées du XVe siècle, qui atteignaient à leur complet développement au moment même où l'artillerie rendit leur force défensive illusoire, et où la sécurité générale allait les faire abandonner pour des demeures plus ouvertes et plus facilement habitables.

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